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François Marty
FranceChenelet
Ashoka Fellow depuis 2008

François Marty établit de nouvelles normes et redéfinit ce à quoi devrait ressembler le logement public : des maisons esthétiques, de qualité et écologiques. Avec les municipalités, il fait bouger la vision des opérateurs HLM et démontre la viabilité économique de tels logements. Il crée et forme également un tout nouveau secteur d'entreprises sociales, employant les plus marginalisés dans la construction écologique. Ce faisant, il garantit une forte rentabilité économique aux opérateurs de logements sociaux et aux entreprises de construction sociale ; protection sociale pour les familles logées et les ouvriers du bâtiment nouvellement insérés; et un fort impact environnemental dans les quartiers populaires.

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La personne

À dix-sept ans, François a reçu l'hospitalité d'un monastère local dans le sud de la France, où il a appris l'organisation communautaire, la solidarité et la valeur de la nature. Cette première rencontre avec la religion a eu un grand impact sur sa vie, lui inculquant les valeurs de solidarité, d'empathie et de générosité. L'expérience l'a également amené à chercher des moyens de subsistance dans des communautés de valeurs similaires, et après quelques années, à fonder une nouvelle communauté dans le nord de la France. Afin de garantir la pérennité de sa communauté, mais aussi de donner du travail aux nombreux réfugiés immigrés que sa communauté accueillait, il se lance avec quelques amis pour monter sa première entreprise dans les années 1980. Ils ont choisi le bois d'œuvre, ou plus précisément les palettes d'expédition en bois, en raison des faibles qualifications requises et de la disponibilité du bois dans la région. En pleine croissance, cette société coopérative s'est dotée d'un système ERP expert et s'est rapidement spécialisée dans les palettes sur mesure. Avec 130 travailleurs en insertion professionnelle (anciennement chômeurs et déclassés), SPL est aujourd'hui leader sur son marché en Europe, et s'est diversifié avec sa propre scierie écologique et son service de livraison par camion. Par principe, François insiste pour ne pas être payé plus que n'importe quel autre employé et gagne 1 200 € (1 600 $ US) par mois. Son expérience en tant qu'entrepreneur l'a amené à rencontrer des chefs d'entreprise, des politiciens et des écologistes, et il a lutté avec l'idée que leurs différentes voix ne pouvaient pas être unies. Il a ensuite poursuivi un Executive MBA à HEC, la première école de commerce de France, et a commencé à chercher des moyens de changer de paradigme, ce qui l'a amené à écrire plusieurs livres et à travailler avec le cabinet du ministre de l'Environnement à la fin des années 1990. C'est alors qu'il commence à réfléchir à la manière d'héberger ses salariés qu'il construit les premières maisons Chenelet. Il est devenu obsédé par l'idée que le logement écologique était la clé de la crise du logement social et s'est éloigné de son ancienne entreprise, avec un fort désir de travailler à plein temps sur le développement de Chenelet. François est marié et père de cinq enfants.

La nouvelle idée

François voit les besoins croissants de logement des pauvres comme une opportunité de redéfinir le logement pour les personnes à faible revenu. Il mène ainsi un effort pour construire des maisons écologiques attrayantes et à la pointe de la technologie pour les pauvres de la société qui font la fierté des quartiers, augmentent considérablement le niveau de vie des habitants tout en réduisant leurs dépenses en utilisant la lumière du jour, des matériaux naturels et la collecte des eaux de pluie pour réduire factures d'énergie. Son véritable défi étant de convaincre les municipalités d'adopter son modèle pour leurs HLM, François bouscule le marché HLM et ses règles de fonctionnement. En mettant l'accent sur la volonté des élus d'apparaître socialement et écologiquement conscients, il oblige indirectement les opérateurs et architectes de logements sociaux existants à travailler à ses côtés et à adopter des normes de qualité écologiques et sans compromis. Il démontre également la rentabilité économique de factures d'énergie plus faibles qui réduisent les taux de défaut de paiement des loyers. Pour défier les limites structurelles d'un secteur de la construction en proie à une forte demande, à une pénurie de main-d'œuvre, à la méconnaissance de la construction écologique et aux faibles rendements des chantiers de logements sociaux, François a réinventé le processus de construction de maisons sociales. S'appuyant sur de nouvelles techniques de construction et des normes de qualité non négociables, il a créé le label Chenelet comme une méthodologie qui utilise des matériaux naturels locaux, mélange des techniques de construction ancestrales et modernes, et forme et emploie des personnes jusqu'alors exclues du marché du travail. François structure également tout un nouveau secteur d'entreprises sociales en employant des pauvres pour construire des maisons écologiques de la plus haute qualité, pour les plus démunis, et forme une main-d'œuvre pour la construction écologique de demain.

Le problème

Obligation légale imposée à chaque ville de France, le logement social vise à offrir un niveau de vie décent aux plus démunis, avec des loyers plafonnés garantis. Ils sont exploités par des opérateurs publics et privés de logements et des municipalités en charge de la gestion foncière, de la construction et de la propriété. Depuis les années 1970, lorsque les premiers grands ensembles ont été construits, les logements sociaux sont en grande partie constitués de gratte-ciel de mauvaise qualité, construits à la hâte, souvent dans les pires quartiers des villes où les conditions de vie sont médiocres. La faible qualité de la construction explique les coûts énergétiques et d'entretien élevés qui annulent souvent l'impact de la baisse des loyers. Vivre dans des logements publics est souvent stigmatisant, renforçant l'isolement de ceux qui sont déjà touchés par le chômage et la pauvreté et qui sont affligés par la violence familiale et communautaire. Aujourd'hui, environ 5 millions de familles ont droit à un logement social en France. Chaque ville de plus de 20 000 habitants est censée garantir que 20 % de ses logements sont publics. Cependant, ce chiffre est rarement atteint. On estime qu'il manque 800 000 logements pour répondre aux demandes de logements sociaux. Début 2007, des vagues massives de manifestants sont descendus dans les rues des villes françaises pour réclamer des améliorations dans les logements sociaux. En hiver, des centaines de tentes sont montées pour accueillir les sans-abri et les mal-logés. Une nouvelle loi a été promulguée garantissant le droit légal au logement et le gouvernement a annoncé la construction de 100 000 maisons. A ce jour, un an et demi plus tard, seuls quarante ont été construits. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les villes ne respectent pas leurs obligations. Les logements sociaux sont impopulaires à construire parce que les gens craignent une augmentation de l'activité criminelle et une détérioration de leur niveau de vie. Aussi, s'ils veulent commander des projets de logements, les municipalités et les opérateurs de logements sociaux sont confrontés à la difficulté de trouver des entrepreneurs. Le secteur de la construction connaît un véritable goulot d'étranglement ; avec une absence estimée de 75 000 travailleurs de la construction pour répondre à la demande du secteur. Pour les entreprises de construction, la construction de logements sociaux n'est pas très rentable et elles privilégient d'autres projets de construction plus lucratifs. En particulier, le secteur de la construction écologique est encore très jeune en France, et est réservé à l'élite qui peut s'offrir des matériaux coûteux et une main d'œuvre qualifiée.

La stratégie

François pense que les personnes défavorisées ont besoin des meilleures conditions de vie pour sortir de la pauvreté, et que le logement écologique est le meilleur moyen d'y parvenir. Il a fait des recherches pour concevoir les maisons les mieux adaptées pour répondre aux besoins des pauvres. Grâce à des consultations et à des groupes de discussion, il a identifié les éléments clés que les familles veulent dans leurs maisons, par exemple, où mettre les escaliers et les chambres, comment isoler le bruit, où mettre les fenêtres pour voir les voisins ou permettre aux personnes âgées de voir à travers les portes. Il a ensuite recherché des matériaux écologiques traditionnels et des techniques de construction pour répondre à ces exigences. Le résultat est des maisons très agréables, incorporant tous les éléments souhaités par les clients, combinés avec des planchers en bois, une excellente isolation, des murs en argile et beaucoup de lumière naturelle, des poêles à bois et des mécanismes de collecte des précipitations pour minimiser les factures d'énergie. Ces maisons sont devenues une source de fierté pour le quartier. Après s'être qualifié pour un statut d'opérateur de logement social, François a construit les projets pilotes dans sa communauté et a ainsi démontré aux municipalités qu'il est possible de construire écologiquement pour les plus démunis. Son succès a enthousiasmé les maires qui souhaitent améliorer leur image tout en remplissant leurs obligations légales. Si les coûts de construction de Chenelet sont plus élevés (1 600 € (2 100 USD) par mètre carré contre une moyenne de 1 500 € (1 985 USD) pour les projets de logements ordinaires), le coût de la vie dans une maison est en moyenne de 30 % inférieur à celui des autres logements pour personnes à faible revenu. , et garantit ainsi des remboursements de loyers plus réguliers. Cela permet aux opérateurs de logements sociaux de récupérer rapidement leur investissement et de réaliser un profit, par rapport aux millions qu'ils perdent chaque année en loyers impayés. François fait évoluer la perception de la valeur d'une maison, à mesurer dans le temps et non à la construction, et travaille avec les banques pour créer de nouveaux types de prêts sur des périodes plus longues afin de permettre aux groupes à faible revenu d'accéder à l'immobilier. Avec la demande d'augmenter l'impact de son travail, François doit augmenter la capacité de construction du secteur du logement. Il a détaillé les processus de travail de Chenelet et créé un label de qualité pour la diffusion de son travail : 1) Dans son usine de bois du nord de la France, François produit des éléments de construction standards, avec des techniques qui permettent l'emploi et la formation de personnes qui ont longtemps été exclus du marché du travail ; 2) Avec chaque commune, Chenelet gère la transaction commerciale et gère la relation avec les opérateurs locaux ; 3) Grâce à des consultations et des recherches locales, il travaille avec des architectes locaux pour concevoir des maisons qui répondent aux besoins locaux et utilisent des matériaux et une expertise locaux ; 4) François identifie et forme des entreprises locales de construction sociale, employant des chômeurs de longue durée, notamment pour participer aux éléments écologiques à haute valeur ajoutée de la chaîne de valeur de la construction ; 5) Après un processus d'adhésion et de labellisation minutieux, ces entreprises peuvent rejoindre le Réseau Chenelet et développer en toute autonomie leur marché local de maisons écologiques HLM, mais toujours avec un contrôle qualité de haut niveau. Par ce processus, François assure la création et la croissance du secteur du logement social écologique. Il forme également des milliers de personnes parmi les plus marginalisées aux techniques de construction écologique et les remet sur le marché du travail. Après avoir construit ses maisons pilotes en 2001, François a conçu et amélioré son procédé pour répondre au nombre croissant de commandes. Il concentre ses efforts sur la construction de la marque Chenelet, la garantie de sa qualité et le développement du réseau Chenelet pour répondre aux milliers de demandes qu'il a reçues. A ce jour, il a identifié et forme huit entreprises sociales pour former les germes du réseau, ce qui devrait lui permettre de répondre à 300 commandes dans l'année à venir.