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Jean-Francois Archambault
CanadaAshoka Fellow depuis 2009

Jean-François lutte contre la faim et instaure une alimentation saine en modifiant substantiellement la chaîne de consommation alimentaire. Il identifie et habilite les acteurs clés les plus critiques, les chefs, à devenir des leaders dans la redistribution des aliments et dans l'éducation des enfants et des jeunes à la cuisine saine. En conséquence, et grâce à son système logistique innovant, d'énormes quantités de nourriture auparavant gaspillées sont désormais distribuées efficacement aux populations sous-desservies. De plus, Jean-François modifie le système éducatif pour permettre aux jeunes d'adopter des habitudes alimentaires saines et abordables. Au cours des cinq prochaines années, il prévoit étendre son travail à d'autres grandes villes canadiennes grâce à des partenariats avec des écoles culinaires et des ministères provinciaux de l'Éducation.

#La nutrition#Industrie alimentaire#Qualité de la nourriture#Le restaurant#Distribution alimentaire#La sécurité alimentaire#Malnutrition#Aliments

La personne

Dès son plus jeune âge, Jean-François s'implique dans le travail communautaire. Son père a fondé le Club Optimiste, dont Jean-François a été un membre actif dès le début. Encouragé par ses parents, il a participé à diverses collectes de nourriture et de vêtements dans son enfance et a amassé des fonds pour acheter et préparer des repas de Noël pour les familles à faible revenu. Pendant son enfance, Jean François a appris que de nombreuses familles démunies manquent souvent de nourriture et que le partage peut aider à soulager la souffrance des autres. Sa mère était également impliquée dans le changement social et a financé une organisation dédiée à aider les familles à faire face à la maladie. À sa mort après un long combat contre le cancer, Jean-François a décidé de se consacrer à temps plein au changement social. Jean-François a travaillé pendant dix ans dans l'hôtellerie. Il a connu beaucoup de succès et a rapidement gravi les échelons professionnels lorsqu'il a décidé de quitter son emploi pour travailler à temps plein sur Band of Chefs en 2004. Au cours de son passage en gestion hôtelière, Jean-François a acquis une grande compréhension de l'industrie de la restauration en tant que ainsi que de précieuses compétences commerciales et managériales. Jean-François a toujours été passionné par la gastronomie et aime rendre visite aux chefs dans leurs cuisines. Il a été témoin de la générosité des chefs et lorsque Normand Laprise (le chef du Toqué, le restaurant le plus célèbre au Québec) a accepté de soutenir son travail, il a su que son idée réussirait. Au cours des dernières années, Jean-François a été de plus en plus reconnu pour son innovation sociale et son entrepreneuriat. Il est lauréat du prix Arista Jeune chef d'entreprise socialement responsable au Québec et a été nommé Personnalité de l'année par La Presse et Radio-Canada. Jean-François a également été élu Toque Blanche des quartiers défavorisés par le magazine Les Affaires. Le Programme de Récupération Alimentaire Durable de Jean-François a reçu un PHENIX, la plus haute reconnaissance pour les programmes environnementaux par le Ministère de l'Environnement en 2010. Jean-François a été placé sur la liste "AUDACIEUX" pour 2010 par Commerce Magazine et Band of Chefs sont finalistes pour le « Prix de l'entreprise citoyenne du Québec 2010 » par L'actualité et Korn/Ferry.

La nouvelle idée

Jean-François lutte contre la faim et les carences nutritionnelles en créant des moyens pour les chefs d'aborder les problèmes sociaux et environnementaux dans leur travail. Les chefs ont la capacité d'augmenter les opportunités culinaires des populations à risque et de réduire le nombre de personnes souffrant de la faim en reliant l'industrie alimentaire aux banques alimentaires, aux organisations citoyennes (OC) et à leurs circonscriptions. Jean-François a créé La Tablée des Chefs en 2004 pour engager les chefs dans cette démarche et encourager leur sens de la responsabilité sociale. Band of Chefs transforme les cycles de production et de redistribution alimentaires pour accroître la sécurité alimentaire des populations à faible revenu. Band of Chefs donne accès à des aliments de haute qualité et éduque les jeunes marginalisés sur la cuisine et la nutrition, afin qu'ils puissent cuisiner eux-mêmes des aliments sains. Jean-François tire parti des capacités des chefs pour impliquer les traiteurs, les restaurateurs et les propriétaires d'hôtels, les transformant en alliés pour résoudre les problèmes de gaspillage alimentaire dans l'industrie de la restauration, tout en répondant aux besoins nutritionnels des populations mal desservies. Grâce à son organisation, Jean-François transforme la façon dont les chefs dirigent le processus de gestion des aliments (préparation, stockage et transformation) pour aider à réduire le gaspillage alimentaire et à redistribuer les restes de haute qualité aux banques alimentaires et aux refuges. En abordant à la fois les questions de responsabilité sociale et de durabilité environnementale, Jean-François rend l'industrie alimentaire au Canada plus durable. Jean-François engage également des chefs en tant qu'éducateurs, qui transfèrent leurs connaissances culinaires et nutritionnelles aux banques alimentaires, aux dirigeants du CO et aux jeunes et familles marginalisés par le biais d'ateliers et de camps d'été. Les chefs leur apprennent à apprécier l'art de cuisiner et à cuisiner des repas sains et raffinés avec un budget limité. Les chefs aident également des institutions telles que les centres jeunesse et les commissions scolaires à intégrer les connaissances culinaires dans leurs programmes d'études. Pendant ce temps, les jeunes deviennent les champions des meilleures habitudes alimentaires au sein de leur famille. Jean-François travaille dans la province de Québec et prévoit d'étendre Band of Chefs à d'autres grandes villes canadiennes grâce à des partenariats avec des écoles culinaires et des organisations nationales de services alimentaires. Il discute également avec des organismes gouvernementaux de la façon d'intégrer sa vision de la sécurité alimentaire dans les programmes scolaires et plus largement dans la société canadienne.

Le problème

La pénurie alimentaire et la mauvaise qualité des aliments sont des problèmes réels et tangibles rencontrés dans le monde entier, même dans les pays industrialisés. Au Canada, il existe 250 banques alimentaires qui desservent environ 90 % des personnes qui ont accès aux programmes alimentaires d'urgence à l'échelle nationale. Le nombre de Canadiens qui dépendent de l'aide alimentaire a plus que doublé entre 1989 et 2003 et continue d'augmenter. En 2008, près de 4 % des Québécois (300 000 personnes) avaient besoin de l'aide des banques alimentaires. Paradoxalement, le Canada ne souffre pas de pénurie alimentaire. Pour des raisons financières, de nombreuses familles à faible revenu n'ont pas accès à suffisamment d'aliments de qualité, ce qui les oblige à acheter des aliments transformés malsains et à développer des carences nutritionnelles et d'autres complications liées à la santé. Ces difficultés financières sont aggravées par le fait que les familles peuvent ne pas prendre le temps de cuisiner et de préparer des repas sains. Par conséquent, les jeunes n'ont peut-être pas de modèles pour leur enseigner des techniques culinaires simples et saines; perpétuer ce problème générationnellement. Au contraire, de grandes quantités de nourriture sont jetées chaque jour par les entreprises de restauration, les restaurants et les hôtels. La possibilité de faire don de cet aliment est rarement envisagée par crainte de poursuites judiciaires, en cas de rare cas d'intoxication alimentaire. De plus, la logistique de connexion des aliments préparés à ceux qui en ont besoin, y compris la distribution rapide de denrées périssables, est mal organisée ou inexistante dans certaines régions. Pendant ce temps, les banques alimentaires ont besoin d'aliments de haute qualité pour leurs clients mal desservis, mais elles ont du mal à maintenir un approvisionnement suffisant et doivent souvent acheter de la nourriture ou réduire les rations qu'elles distribuent. Traditionnellement, les familles et les écoles ont été des acteurs clés dans le transfert des connaissances et des compétences culinaires aux enfants. Cependant, au cours des dernières décennies, les familles ont de plus en plus recours aux repas préparés et les écoles ont éliminé l'enseignement des cours de cuisine. Les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada ont supprimé ces cours du programme d'études. En conséquence, la consommation de restauration rapide et de malbouffe, l'obésité et d'autres problèmes de santé liés à de mauvaises habitudes alimentaires sont en augmentation. Chefs, cuisiniers, traiteurs, restaurateurs, acteurs clés de l'industrie agroalimentaire, reconnaissent ces problèmes et souhaitent contribuer à un meilleur système. Cependant, leurs options abordent rarement les problèmes de manière systémique. Avant que Jean-François ne lance son initiative, il n'existait que des actions sporadiques ou locales. Ces solutions temporaires manquent de processus logistiques pour collecter et redistribuer les denrées périssables

La stratégie

Au cours de ses dix années de carrière dans l'hôtellerie, Jean-François a été étonné par la quantité de nourriture inutilisée par les chefs et les restaurants. Cela présentait une situation paradoxale : les professionnels qui aiment la nourriture et la préparent ne la font pas tout manger. Jean-François était convaincu qu'il existait une méthode constructive pour réduire le gaspillage et redistribuer le surplus alimentaire à ceux qui en avaient le plus besoin. Puisqu'aucune organisation dans la province de Québec n'était dédiée à la résolution de ces problèmes sociaux urgents, il a créé Band of Chefs en 2004; lutter contre la faim et inciter l'industrie alimentaire à devenir plus responsable sur le plan environnemental et social. Band of Chefs tire parti des connaissances et du leadership des chefs en tant qu'agents centraux du changement pour transformer les cycles de production et de distribution alimentaires. Avant même que Jean-François puisse commencer à penser à la redistribution alimentaire, il a dû répondre à la crainte des professionnels de l'alimentation d'être poursuivis pour une éventuelle intoxication alimentaire à la suite de dons de repas. Par conséquent, il a travaillé avec un avocat pour comprendre le contexte juridique. Jean-François a découvert que la loi du bon samaritain pouvait être appliquée pour protéger de toute responsabilité ceux qui choisissent d'aider les autres avec des problèmes liés aux besoins essentiels (par exemple, nourriture, logement, vêtements et soins de santé). Muni d'un solide argumentaire juridique, Jean-François a convaincu les fournisseurs de produits alimentaires. Auparavant, les restaurateurs qui craignaient de faire la une des journaux à la suite d'un «scandale» d'intoxication alimentaire craignent désormais d'être jugés par la société en général pour avoir refusé de donner un excédent de nourriture. Jean-François a commencé avec succès à renverser les croyances des restaurateurs sur le don de nourriture. Pour fournir une grande quantité de nourriture aux populations mal desservies et réduire le gaspillage le plus rapidement possible, Jean-François a commencé par s'associer avec des entreprises de restauration du Centre Bell et du Centre des sciences de Montréal, des organisations qui donneraient l'exemple aux autres. En 2008, le Centre Bell livrait à lui seul 50 000 repas par an. Grâce à ces premiers partenariats, il a pu systématiser le processus de récupération des aliments et mobiliser les fonds pour investir dans l'infrastructure Band of Chefs. Après avoir convaincu de grands organisateurs d'événements, Jean-François cible bien d'autres institutions. Il a contacté les hôtels et les restaurants. Il a conçu un modèle en plusieurs étapes facile à utiliser qui engage et forme les chefs à réutiliser les restes, à étiqueter les repas en fonction de leurs ingrédients et à les emballer pour les distribuer aux organisations appropriées. En engageant des hôtels, des traiteurs et de grandes institutions, comme Desjardins (la plus grande coopérative bancaire au Canada), Jean François instaure un système de récupération alimentaire après les événements. Ce système est géré via une base de données qui répertorie les informations sur les événements futurs (lieu, quantité de nourriture à prévoir, type de repas, etc.), gère la logistique du processus de récupération des aliments et stocke les données sur les besoins locaux pour distribuer efficacement la nourriture là où elle est le plus nécessaire. Cette base de données facilitera grandement l'expansion de Band of Chefs à travers le Canada et permettra à toutes les banques alimentaires de savoir quand et où les restaurants et traiteurs locaux pourront fournir des repas à leurs bénéficiaires. Avec ce modèle, Jean-François transforme les dons alimentaires sporadiques des chefs, des restaurants et des hôtels en un processus systématisé et crée un mouvement de chefs sociaux. Pour rejoindre le maximum de chefs, il construit des partenariats avec six associations de chefs de l'industrie au Québec. Jean-François tend également la main à des associations au Canada et en France. En 2009, cinq ans après le lancement de Band of Chefs, Jean-François travaillait avec 50 chefs, 400 étudiants chefs, 12 hôtels, un centre sportif, trois salles de banquet et cinq restaurants. Il prévoit atteindre 5 000 chefs d'ici 2012. Chaque année, 200 000 repas sont distribués aux banques alimentaires locales du Québec, répondant ainsi à 30 % des besoins en dons alimentaires des 17 banques alimentaires de la province. À la fin de 2009, Band of Chefs opérait dans huit régions du Québec et 16 régions à la fin de 2010. Après avoir établi des partenariats fructueux avec des chefs, Jean-François a décidé de s'attaquer aux causes profondes de la mauvaise alimentation en ciblant les jeunes à risque de leur quartier. Il était déterminé à réintroduire l'éducation « à l'autonomie culinaire » de manière ludique et pratique. Jean-François a créé un programme spécifique pour les jeunes à risque afin d'apprendre les rudiments de la préparation des aliments. Fonctionnant avec un petit budget, les chefs enseignent aux jeunes abandonnés et maltraités ainsi qu'aux mineurs vivant dans des établissements pour jeunes sécurisés comment préparer des repas de haute qualité. Ceux qui n'ont pas de famille retournent souvent chez eux pour acquérir les compétences culinaires et les connaissances financières dont ils ont besoin pour être autonomes une fois qu'ils sont seuls. À l'automne 2009, Jean-François travaillait auprès de huit centres jeunesse. Il vise à rejoindre l'ensemble des 16 établissements jeunesse du Québec d'ici 2012. Jean-François a également mis en place des camps d'été pour les jeunes marginalisés. Lors de ces camps, des modèles (par exemple des athlètes, des acteurs et des musiciens) sont invités à rendre la cuisine facile et amusante. En 2009, Jean-François a signé une entente de cinq ans avec une société nationale (Canadian Tire) pour travailler avec leurs quatre camps d'une semaine. Chaque année, près de 500 enfants y participent. Jean-François propose également des cours de cuisine similaires dans les lycées (2 heures/jour pendant 24 semaines) et collabore avec le gouvernement pour développer un programme de cours de cuisine au lycée. En 2009, Jean-François travaillait avec six lycées et formait de nouveaux chefs dans des écoles culinaires pour intégrer les enjeux éco-sociaux dans leurs activités ; 400 étudiants participent chaque année à ces formations. Jean-François assure la pérennité de son organisation par la collecte de fonds auprès de fondations, la génération de revenus par la vente de livres, de recettes et de cours de cuisine pour adultes, les dons en nature des magasins d'ustensiles, d'électroménagers et d'autres meubles, et par des dons individuels et des adhésions . Il a recueilli 500 000 $ CA (483 600 $ US) en dons alimentaires et en nature. Son partenariat avec Canadian Tire est particulièrement intéressant : les dons en nature (p. Cet argent a été mobilisé et réinvesti dans des activités supplémentaires organisées par Band of Chefs. Jean-François développe également une stratégie fiscale pour permettre aux entreprises qui donnent des excédents alimentaires d'obtenir une déclaration de revenus qu'elles peuvent ensuite reverser à Band of Chefs. En 2010, Jean-François s'attend à mobiliser 500 000 $ CA grâce à cette stratégie fiscale. Afin d'influer sur le changement de politique autour de la distribution alimentaire et de l'éducation, Jean-François est fortement impliqué auprès des parties prenantes du ministère de l'Éducation et des députés. Il a également ciblé les médias de masse pour diffuser des informations sur les activités de Band of Chefs et promouvoir la responsabilité sociale des entreprises dans l'industrie de la restauration et la population en général. Jean-François a pour objectif de diffuser son modèle, déjà testé en France, dans d'autres provinces du Canada en s'associant à de futurs chefs dans des écoles culinaires.

Jean-Francois Archambault Jean-Francois Archambault