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Constatant que les jeunes ruraux sont victimes de profondes inégalités, Salomé conçoit un programme holistique pour les accompagner et les aider à changer leur perception d'eux-mêmes et de leur avenir, leur permettant ainsi de réaliser leur plein potentiel.
Salomé a grandi dans un petit village rural de la campagne française, avec ses 4 frères et sœurs. Elle a passé son enfance à lutter contre l'ennui en faisant appel à son imagination et en lançant de petites entreprises comme une entreprise d'entretien ménager ou une association dédiée à aider les enfants en difficulté scolaire. Ses parents étaient comédiens et ont élevé la famille dans le respect de la nature et de la patience, et dans l'amour de l'art et de la littérature. Tous ses frères et sœurs ont décidé de choisir le même chemin. Même si elle se sentait anxieuse et impuissante face aux choix d'études qu'elle devait faire, elle savait qu'elle ne voulait pas reproduire le schéma familial. Contre l'avis de son professeur et l'avis de ses parents, elle postule à une classe préparatoire parisienne (deux ans de préparation pour intégrer les grandes écoles françaises) en littérature et est acceptée. Elle s'installe à Paris grâce à une bourse et découvre rapidement un fossé tangible entre elle et ses camarades de classe urbaine en termes de culture, de connaissances, de confiance en soi et de projets d'avenir. Elle a échoué trois fois à l'admission en Sciences Politiques - prestigieuse école d'enseignement des Sciences Politiques à Paris - avant de réussir, selon elle justement à cause de cette lacune. Tout au long de ses études et du début de sa carrière à Paris, elle a observé et souffert de ces différences, au point de renier ses propres origines et d'oublier les forces qu'elle avait développées en grandissant dans un contexte rural. Simultanément, tout en donnant des cours à des élèves de classes préparatoires à Sciences Politiques et en constatant à plusieurs reprises l'échec des jeunes ruraux, elle se rend compte qu'elle n'est pas un cas isolé et mesure l'ampleur du problème. En 2016, après plusieurs stages dans des Ministères et une expérience en communication stratégique, elle cesse de se faire passer pour une personne qu'elle n'est pas et décide de démissionner pour se consacrer à une organisation ayant pour mission de réduire ces inégalités. Frappée par le fait qu'elle n'en trouve pas, elle décide de lancer Chemins d'Avenirs pour mettre en place des solutions opérationnelles et politiques à ce problème lent et sans réponse. A travers ce projet, elle a trouvé une manière créative de concilier ses origines et la trajectoire qu'elle a décidé de suivre.
Ayant grandi en milieu rural, Salomé a constaté à quel point la jeunesse rurale est déresponsabilisée face au cumul d'obstacles qu'elle a dû surmonter pour trouver sa voie, réaliser son potentiel et construire intentionnellement son avenir avec ambition. Voyant que le problème était largement absent du débat public et des politiques, Salomé déploie des solutions locales et opérationnelles sur le terrain pour aider directement les jeunes ruraux, ce qui lui permet d'attirer l'attention nationale sur cette question et de catalyser un changement de mentalité à l'échelle nationale. Inspirée par les programmes d'égalité des chances existants, elle les enrichit en élargissant leur focalisation sur le déterminisme social à un concept plus large de déterminisme territorial. Ce faisant, elle propose une nouvelle interprétation du concept même d'égalité des chances en passant d'une affirmation selon laquelle tout le monde devrait pouvoir poursuivre des études supérieures, quelle que soit son origine sociale, à une vision où chacun devrait pouvoir atteindre son plein potentiel et faire des choix éclairés, peu importe où ils vivent et ce qu'ils veulent faire. A travers son ONG Chemins d'Avenirs, elle construit et responsabilise des collectifs locaux d'acteurs divers pour mettre en œuvre une approche à 360 degrés capable de résoudre le cumul des obstacles. Ainsi, Chemins d'Avenirs joue un rôle de catalyseur par la mobilisation et la co-création de différents acteurs. Des mentors de la société civile sont sollicités pour servir de modèles et de coachs. Les entreprises proposent des stages. Les collectivités locales conçoivent des solutions de mobilité. Les opérateurs culturels et les ONG travaillent ensemble pour développer davantage d'opportunités de développement personnel et d'activités extrascolaires sur le territoire. Les écoles et les enseignants sont accompagnés et formés pour apporter un soutien à l'orientation qu'ils n'ont pas l'habitude de fournir, etc. Grâce à cette approche sophistiquée et intégrale, Salomé élargit les horizons de milliers d'adolescents, les aidant à atteindre leur plein potentiel, peu importe leurs notes à l'école et peu importe ce qu'ils veulent faire. En effet, elle valorise également les trajectoires menant soit à des professions manuelles, soit à des professions intellectuelles, tant qu'il s'agit d'un choix conscient et enthousiaste du jeune. De cette façon, Salomé parvient également à changer les mentalités et les comportements des acteurs de terrain, leur faisant prendre conscience de l'importance de leur action, les responsabilisant ainsi fortement dans un nouveau rôle. Pour Salomé, ce travail de terrain restera une goutte dans l'océan si elle ne parvient pas à faire évoluer les politiques et à faire évoluer les mentalités. Pour ce faire, elle a inclus des activités de plaidoyer comme une partie importante de son travail, pour doter les décideurs clés d'arguments et de données afin de conduire un changement de politique publique qui incitera les écoles, les entreprises, les autorités locales et les associations à développer des réponses appropriées. Elle utilise une large gamme d'outils pour éclairer concrètement la question, de l'écriture d'un livre à la publication d'un sondage comparant les situations des jeunes urbains et ruraux en passant par une collaboration étroite avec le ministère de l'Éducation nationale à travers la rédaction d'un rapport .
Le phénomène « France périphérique » est de plus en plus flagrant, avec des territoires ruraux souffrant d'inégalités d'accès et de traitement. Cela inclut les services publics et les infrastructures, l'accès à la culture et à l'éducation et le taux d'emploi dans les zones rurales par rapport aux 25 plus grandes villes françaises. Parce qu'ils grandissent dans des lieux où leur horizon est de plus en plus rétréci et déconnecté du reste du monde et de sa mondialisation, les jeunes qui y vivent évoluent dans des contextes défavorisés et vivent donc profondément ces inégalités. En effet, ils font face à des obstacles cumulatifs qui les empêchent d'être acteurs de leur avenir, et donc de la revitalisation potentielle de leur territoire. Premièrement, ils souffrent d'un profond manque d'informations et de modèles, ce qui se traduit par une ignorance de leurs options en termes de type d'études, de bourses, d'emplois et de carrières, etc. Même lorsqu'ils ont accès à l'information, leur éloignement favorise les difficultés. d'accès à l'éducation car ils auraient besoin d'étudier loin de chez eux, et plus de la moitié d'entre eux n'ont pas les moyens de se loger pour étudier . Par rapport à leurs camarades citadins, ils manquent localement d'opportunités pour développer leur conscience de soi et leur ouverture sur le monde par le biais d'activités culturelles et parascolaires, de stages, etc. Face à tous ces obstacles, les jeunes ruraux souffrent d'une autocensure, les amenant à choisir parfois au hasard leur domaine d'études/carrière ou décider de reproduire le modèle de leurs parents. Par conséquent, ils échouent à trouver un chemin épanouissant et pertinent simplement parce qu'ils ne peuvent pas réaliser que c'est même possible ou parce qu'ils ne se permettent tout simplement pas de rêver et de réfléchir aux bonnes questions au bon moment. Sur le plan scolaire, leurs chances de poursuivre des études supérieures, s'ils le souhaitent, sont fortement réduites par rapport aux jeunes urbains : l'enfant d'un ouvrier/employé de la région parisienne a deux fois plus de chances de gravir les échelons sociaux qu'en zone rurale . Avec cette jeunesse rurale représentant 60% de la jeunesse française totale, ce phénomène n'est pas anecdotique et mine de manière corrosive plutôt qu'explosive la cohésion sociale. Cette catégorie de population est en effet assez invisible : ils ne sont pas constitués en groupe identifiable puisque répartis sur tout le territoire, et ils se taisent contre demandeur puisque jusqu'à présent, la question a été un angle mort pour le pays. En effet, en France, l'accent a historiquement été mis sur les « banlieues », c'est-à-dire les banlieues urbaines habitées par des catégories socialement défavorisées. Ainsi, les politiques publiques et les organisations du secteur citoyen ont élaboré tout un système de lutte pour l'égalité des chances principalement axé sur l'aide à la réussite scolaire et à l'ascension sociale des jeunes issus de milieux défavorisés, luttant ainsi contre les déterminismes sociaux. Cela a conduit à une situation où d'autres types de déterminisme, notamment le déterminisme géographique, ont été oubliés, laissant derrière eux plus de la moitié des jeunes français ayant besoin d'un accompagnement différent pour les aider à lutter contre l'éloignement et le manque d'opportunités et à se découvrir eux aussi. ont un fort potentiel, que ce soit pour devenir boulanger ou cadre supérieur dans une multinationale.
Pour aider directement les jeunes ruraux sans attendre que les politiques publiques et les mentalités changent, Salomé a décidé de concevoir un programme holistique pour les accompagner et les aider à changer leur perception d'eux-mêmes et de leur avenir. Chemins d'Avenirs intervient dans plus d'un quart des académies françaises, directement dans les classes, pour présenter le programme : c'est un premier pas pour leur montrer qu'ils en valent la peine, en adoptant une rhétorique positive autour du fait que même s'ils font face à des obstacles, ils ont aussi beaucoup de talents qui doivent être révélés et exploités, peu importe leurs notes. En effet, Salomé a fait le choix significatif de ne pas considérer le niveau de l'élève comme critère de sélection, contrairement à d'autres programmes similaires. En effet, le critère de sélection de Chemins d’Avenirs ne repose pas sur le fait que les jeunes souhaitent poursuivre des études longues et qu’ils sont de bons élèves, mais principalement sur leur motivation à prendre leur avenir en main en entamant un parcours introspectif. Pour structurer ce parcours, Salomé a développé une méthodologie sophistiquée en partenariat avec des ONG (entre autres, Une grande école pourquoi par moi) travaillant déjà sur le terrain et l'Éducation nationale (service opérationnel du ministère de l'Éducation en charge du curriculum). Pour les élèves, le programme débute soit au début du secondaire, soit au début du secondaire. C'est un moment décisif au cours duquel les enfants commencent à construire leur propre personnalité et doivent faire des choix décisifs liés à la carrière et au domaine d'études. Il dure 18 mois renouvelables, ce qui permet à un jeune de commencer à être accompagné par Chemins d'Avenir pendant 3 ans. Déterminée à lever tous les obstacles cumulatifs auxquels la jeunesse rurale est confrontée, Salomé a développé une approche à 360 degrés lui permettant de lever les différents freins : autocensure, manque d'informations et de connaissances/soft-skills, difficultés de mobilité, manque d'opportunités et de rôle modèles etc... Pour accompagner les jeunes, un parrain est personnellement assigné à chaque jeune. Il joue un rôle de coach en posant les bonnes questions pour aider l'étudiant à identifier ses talents, ses points forts, ses axes d'amélioration, ses opportunités à explorer (etc.) et en encourageant le filleul à faire des choix éclairés quant à son avenir et son métier. Au cours de ce parcours introspectif et exploratoire, basé sur les choix faits pas à pas par les adolescents tout au long du parcours, les parrains sont capables d'identifier d'éventuels obstacles spécifiques à lever (ex : l'élève veut faire des études de coiffure mais il n'y a pas d'école à la zone). Les parrains détectent également des leviers à activer directement (ex : l'étudiant veut devenir avocat, alors le parrain peut le mettre directement en relation avec un réseau personnel) ou à signaler à Chemins D'Avenirs (ex : l'étudiant veut travailler dans le secteur de la Mode, alors le parrain peut le signaler à Chemins d'Avenirs afin que l'association lui trouve un stage local et prenne en charge les frais de transport pour se rendre à un salon professionnel identifié intéressant dans la région). L'originalité et la force de ce programme de mentorat résident dans de multiples facteurs. Tout d'abord, Salomé accorde beaucoup d'attention au processus de jumelage : chaque mentor est soigneusement jumelé en fonction des envies et des préférences des jeunes, que ce soit leur projet professionnel (s'il existe déjà) ou du moins leurs hobbies et passions. Ainsi, si par exemple un jeune exprime le désir de devenir chef, Chemins d'Avenirs met systématiquement ce jeune en relation avec un chef (ou en cherchera un s'il ne fait pas déjà partie du réseau de parrains). Par ailleurs, le recrutement de mentors est particulièrement spécifique dans le sens où Salomé puise non seulement dans le bassin de collaborateurs de ses entreprises partenaires mais mobilise également des personnes issues de la société civile afin d'obtenir un panel de profils extrêmement large par rapport à d'autres programmes similaires, en qui, la plupart du temps, seuls les employés des grandes entreprises sont des mentors. Ici, infirmiers, directeurs de prison, artistes… font également partie du réseau, faisant de Chemins d’Avenir la promesse d’ouvrir de nouveaux horizons réels et concrets. Soucieuse de garantir une homogénéité et un haut niveau de qualité, elle accompagne les mentors dans une formation intensive en début de programme et leur fournit une boîte à outils structurée qui les guide tout au long de leur cheminement avec leur mentoré. A terme, le parrain doit venir d'un autre territoire, ce qui ouvre de nouveaux horizons, donne l'opportunité aux jeunes d'interagir avec un adulte qui porte sur lui un regard neutre et frais, et les forme à l'utilisation des outils numériques, autre frein identifié par Salomé. Pour être sûr de s'attaquer à ces obstacles de base, Salomé combine cette stratégie de mentorat sur mesure avec des programmes plus transversaux garantissant de doter les enfants des outils appropriés pour réussir, quelle que soit la trajectoire qu'ils empruntent. Ainsi, Chemins d'Avenirs déploie des actions pour multiplier les opportunités d'accès des jeunes à la culture (ex : programmes en partenariat avec le théâtre local), aux stages professionnels (via le partenariat avec des employeurs locaux) et leur donner l'opportunité d'acquérir les codes et soft-skills qui leur manquent actuellement par exemple, des ateliers pour pratiquer des entretiens, rédiger un CV, prendre la parole en public etc. Ces actions directes en direction des jeunes ruraux constituent un terrain d'expérimentation et une opportunité de constituer un vivier d'Ambassadeurs, futurs modèles pour les territoires. Cependant, consciente que cela ne suffit pas et désireuse de faire évoluer les systèmes locaux, Salomé concentre ses efforts sur la responsabilisation des acteurs locaux sur la question. Par conséquent, les programmes sont souvent co-conçus avec des ONG locales et l'objectif de Salomé est de faire en sorte que, étape par étape, la communauté locale mène seule ce type d'activités. En effet, pour avoir un impact rapide et massif, l'objectif de Salomé est de responsabiliser les acteurs locaux déjà en contact avec les jeunes ruraux. Pour ce faire, elle a commencé à nommer des animateurs locaux chargés de tisser un écosystème autour des jeunes. Ils vont d'abord cartographier et réunir tous les différents acteurs locaux (opérateurs culturels, collectivités locales, ONG travaillant avec la jeunesse, entreprises, écoles etc.) et les aider à co-créer ensemble des solutions concrètes à apporter aux jeunes. Les théâtres commencent à se développer en libre accès aux élèves, des programmes autour de la Culture et de l'Ecriture sont développés dans 3 académies avec des organisations locales, les entreprises locales ouvrent de plus en plus d'opportunités et de stages pour accueillir les élèves, les collectivités comprennent l'importance de la mobilité et sont sollicitées pour réfléchir à des solutions etc. A leur niveau, les 1.000 mentors mènent des initiatives pour sensibiliser à la problématique et être plus proactifs sur leur territoire. Comprenant que l'Éducation nationale serait un acteur incontournable, Salomé a lancé son initiative en partenariat étroit avec sa propre académie rurale (Clermont-Ferrand), gagnant rapidement la confiance des directeurs d'école et surtout des enseignants, premiers interlocuteurs influents du milieu des jeunes. Les enseignants ont un rôle à jouer dans le déploiement du programme, qu'ils ont particulièrement bien accueilli, y voyant une solution puissante à un problème qu'ils estimaient devoir affronter seuls, impuissants. Une fois impliqués, ils se rendent vite compte de l'importance de leur rôle et de leur influence sur les élèves et par exemple, un groupe d'enseignants issus des premières écoles soutenues par Chemins d'Avenir leur a demandé de se former sur des thématiques spécifiques liées à l'orientation. Autre exemple, le proviseur d'un lycée, stupéfait par un atelier sur la « prise de parole en public » organisé en partenariat avec Eloquentia (boursier français d'Ashoka Stéphane De Freitas) lors du rassemblement national des Chemins d'Avenir, a décidé de l'intégrer clairement dans le programme de son école. programme d'études. Soucieuse de répondre à ce besoin émergent, Salomé initie un pilote de formation des enseignants pour les aider à endosser un rôle plus significatif en matière d'autonomisation des jeunes ruraux (travail sur la confiance en soi et l'identification des talents/compétences mais aussi sur les entretiens d'admission, la rédaction de un curriculum vitae, etc.). Un modèle de formation des formateurs lui permettra de rejoindre rapidement un grand nombre d'enseignants. A l'avenir, elle envisage de renforcer le partenariat avec l'Éducation nationale pour procéder à encore plus de transferts de compétences, responsabiliser davantage sur le sujet écoles et proviseurs, et aider l'actuel conseiller d'orientation (appelé Psy-EN). orientation » en français) revisitent leur rôle. En seulement 4 ans, Salomé a mis son programme à disposition de plus d'un quart des académies françaises dans 40 écoles, accompagne 1.000 jeunes. 85% d'entre eux déclarent que Chemins d'Avenir a joué un rôle "important ou décisif" dans leurs choix post-bac, 81% croient davantage en eux après 6 mois, et un quart ont été admis dans une filière d'études qu'ils n'avaient jamais osé envisager du tout avant d'entrer dans le programme. Salomé vise une couverture nationale d'ici 2025, avec 100% des académies couvertes. Elle s'appuiera davantage sur des rôles modèles en renforçant la nouvelle communauté d'alumni et en structurant son rôle en termes de mentorat, de plaidoyer et de couverture médiatique. Ce travail de terrain approfondi donne à Salomé traction et crédibilité pour mener des actions de plaidoyer puissantes et changer les perspectives nationales sur la question. Elle comprend que pour provoquer des changements de mentalité parmi les principaux décideurs politiques, elle doit d'abord influencer l'opinion publique, elle déploie beaucoup d'efforts pour documenter le problème et créer de nouvelles données publiques sur la question. En 2018, après deux ans de travail direct auprès des jeunes et de leurs familles, elle décide de rassembler tous les témoignages dans un livre intitulé "Les Invisibles de la République" qui fait grand bruit. Il s'est vendu à plus de 10 000 exemplaires et 700 personnes ont spontanément postulé comme mentors après avoir lu le livre ou vu Salomé en parler à la télévision, reconnaissant qu'elle révélait un problème majeur auquel ils avaient eux-mêmes été confrontés dans leur jeunesse. Suivant la même stratégie, en novembre 2019, elle sort un sondage national dans lequel l'institut de sondage renommé IFOP interroge des jeunes français de 17 à 23 ans sur leurs choix d'études et de carrière et leur rapport à l'avenir afin de comparer les réponses données par les ruraux. et les jeunes urbains. Les résultats sont saisissants et permettent à Salomé de donner corps à son discours. Salomé mène une stratégie médiatique bien pensée autour de ces publications, et est ainsi devenue un acteur influent et crédible, notamment pour le ministère de l'Éducation, qui lui a récemment demandé de réaliser un dossier spécial sur ce sujet. Elle lui permettra de formuler des recommandations structurantes pour conduire des changements dans les politiques publiques et institutionnaliser la question. En quelques années seulement, Salomé a réussi - à elle seule - à mettre le sujet au premier plan. Elle s'appuiera sur sa position pour faire évoluer les politiques publiques en prévoyant d'aider les pouvoirs publics. Elle les accompagnera dans la conduite d'expériences à grande échelle. Elle les incitera également à inclure davantage de territoires ruraux dans le « Réseau d'éducation prioritaire » (REP) français afin de bénéficier d'aides financières supplémentaires à l'image de ce qui se passe dans les grandes villes.